Au cœur de l’Art Brut – Julie Rovira alias Pitu

Figure autodidacte de la scène artistique contemporaine, l’artiste Pitu baigne dans l’art depuis l’enfance. Transmission familiale ou héritage passionnel ? Elle perçoit très tôt cette liberté d’expression que recèle l’art pictural. Artiste peintre professionnelle, Pitu déploie son talent avec une intensité saisissante, puisant son inspiration dans les profondeurs de l’art brut et du néo-expressionnisme. « La peinture est mon ADN. Un besoin vital. Je ne pourrais pas rester plusieurs jours sans peindre », confie-t-elle, traduisant ainsi l’urgence de sa démarche créative.

Ses œuvres, à la fois mystérieuses et évocatrices, s’attachent à représenter des portraits et visages, chaque toile étant une incursion vers l’inconnu, une exploration onirique teintée de son imaginaire. Les formes humaines qu’elle évoque, souvent dépourvues de perspective académique, réinterprètent avec une rare intensité le couple fusionnel, l’amour et la fraternité. Elle offre ainsi au public des œuvres où chaque coup de pinceau est un pas de plus vers la Liberté.

Pitu privilégie une approche instinctive et colorée, rejetant tout carcan thématique pour mieux se laisser guider par les nuances vives qu’elle projette sur la toile : « Je pique des couleurs sur la toile. Rien de thématique. Puis, je peins des personnages, des têtes. Je ne me préoccupe ni de la perspective ni du respect du corps académique. Ma peinture est libre. » Son idéal détaché des codes conventionnels, la porte également à recourir à des supports différents. Son art s’exprime par le pinceau, la spatule, la main, le crayon ou le Painting. Sa curiosité intuitive la guide vers l’acrylique, le pastel à l’huile, la peinture en aérosol, l’encre de Chine et le posca. Sa démarche expérimentale se nourrit enfin de textures et de matières diversifiées, intégrant collages et matériaux hétéroclites comme le carton et des chutes de toiles, empreintes de son univers personnel.

Les influences de Pitu puisent dans l’art brut : Niky de Saint Phalle pour la forme des corps, Jean-Michel Basquiat pour le style très marqué, le collectif CoBra pour leur rupture avec les conventions académiques et, bien évidemment, Jean Dubuffet, créateur du mouvement de l’art brut et fervent partisan des artistes autodidactes. Tous éclairent à leur manière son cheminement créatif.